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Introduction à Terraform

Terraform, développé par HashiCorp et lancé en 2014, a révolutionné le concept d'Infrastructure as Code (IAC). Son émergence a été motivée par la complexité croissante des architectures informatiques et la nécessité d'une gestion plus agile et efficace des ressources dans le cloud.

Avant Terraform, la gestion de l'infrastructure était souvent fragmentée et dépendante de multiples outils spécifiques à chaque fournisseur de cloud ou à chaque technologie. Cette approche cloisonnée générait des défis significatifs en termes de portabilité et d'efficacité opérationnelle. Les administrateurs systèmes faisaient face à des processus manuels sujets aux erreurs, entraînant des déploiements lents et des inconsistances.

Terraform qu'est-ce que c'est ?

Mitchell Hashimoto et Armon Dadgar, les fondateurs de HashiCorp, ont perçu ces défis comme une opportunité pour créer un outil unifié qui simplifierait la gestion de l'infrastructure. Terraform a été conçu pour permettre aux utilisateurs de définir et de provisionner l'infrastructure à l'aide d'un langage de configuration simple et déclaratif. Cette approche visait à rendre les configurations reproductibles et à faciliter la gestion de versions, un élément indispensable.

L'Évolution de Terraform

L'histoire de Terraform est une histoire de croissance, d'adaptation et d'innovation constantes depuis sa première introduction par HashiCorp en 2014. Dans ce chapitre, nous explorerons en détail l'évolution de Terraform, en mettant en lumière les principales étapes de son développement.

Versions et Mises à Jour Majeures

Terraform a connu de nombreuses versions au fil des ans, chacune introduisant de nouvelles fonctionnalités et améliorations significatives. Parmi les versions les plus notables :

  • Terraform 0.6 : Cette version a introduit le support des modules, permettant aux utilisateurs de réutiliser et de partager des morceaux de code d'infrastructure. Cela a favorisé la création d'une bibliothèque de modules Terraform, facilitant la mise en place de bonnes pratiques et la réduction de la duplication de code.

  • Terraform 0.12 : L'une des mises à jour les plus importantes, Terraform 0.12 a amélioré la syntaxe HCL (HashiCorp Configuration Language) et a introduit des fonctionnalités telles que les boucles, les conditions et les expressions plus puissantes. Cela a rendu les fichiers de configuration Terraform plus lisibles et plus flexibles.

  • Terraform 0.13 : Cette version a amélioré la gestion des modules et a introduit le concept de "providers" pour une meilleure extensibilité. Elle a également contribué à rendre Terraform plus efficace et plus évolutif.

  • Terraform 1.0 : Cette version 1.0 de Terraform a marqué une étape importante dans l'histoire de cet outil d'infrastructure en tant que code (IaC). Elle a été annoncée par HashiCorp en juin 2021 et a apporté une stabilité et une maturité significatives à Terraform.

La Contribution de la Communauté

L'une des forces de Terraform réside dans sa communauté open source dynamique. Des milliers de contributeurs du monde entier ont participé à son développement en créant des modules, en signalant des problèmes, en proposant des améliorations et en partageant leurs connaissances. La communauté a joué un rôle essentiel dans l'expansion de l'écosystème Terraform, en ajoutant de nouveaux fournisseurs de cloud, en créant des modules réutilisables et en aidant les nouveaux utilisateurs à maîtriser l'outil.

HCL le langage de Terraform

Dans le cas de Terraform, le langage utilisé pour définir l’infrastructure est connu sous le nom de HashiCorp Configuration Langage (HCL).

L'objectif principal de Terraform est de déclarer des ressources, qui représentent des objets d'infrastructure. Toutes les autres fonctionnalités de son langage permettent de rendre la définition des ressources plus flexible et pratique.

Pour le moment nous allons nous concentrer sur la description du workflow de Terraform et l'écriture des fichiers de déclarations.

Le workflow de Terraform

Le workflow de Terraform reposent sur cinq étapes clés : Write, Init, Plan, Apply et Destroy et sur l'enregistrement du state:

  • Write: Vous commencez à écrire votre configuration.
  • Init: Vous initialisez votre configuration pour installer les dépendances nécessaires.
  • Plan: Vous auditez les changements et validez simplement si vous les acceptez.
  • Apply: Vous appliquez les changements à l'infrastructure réelle.
  • Destroy: Vous décommissionnez toute votre infrastructure.

Ensuite, vous modifiez votre code, vous rebouclez par plan, apply et ainsi de suite. La phase de destroy n'intervenant que lorsque vous n'avez plus besoin de ces ressources.

Le state de Terraform

La gestion de l'état est un aspect important du workflow de Terraform. L'état de l'infrastructure est stocké dans un fichier d'état, généralement stocké localement ou de manière centralisée via un backend distant. Il est important de gérer cet état avec soin pour assurer la cohérence de l'infrastructure et éviter les conflits.

Par défaut cet état est stocké dans un fichier local nommé terraform.tfstate, mais il peut également être stocké à distance, mais pas dans votre repository git, car il peut contenir des secrets.

Terraform utilise cet état pour créer des plans et apporter des modifications à votre infrastructure. Avant toute opération, Terraform effectue un rafraîchissement pour mettre à jour l'état avec celle de l'infrastructure réelle.

Plus d'infos sur le state dans le prochain guide.

Installer et configurer Terraform

Terraform est un outil polyvalent qui peut être installé sur différentes plateformes, notamment Linux, macOS et Windows. Dans cette section, nous allons examiner comment installer Terraform en utilisant les dépôts officiels d'HashiCorp pour chaque plateforme.

Pour Linux

Pour les distributions Linux, HashiCorp fournit un dépôt officiel permettant d'installer Terraform avec des gestionnaires de paquets tels que apt (pour Ubuntu/Debian) et dnf (pour CentOS/RHEL).

Pour Ubuntu/Debian

sudo apt update && sudo apt install -y gnupg software-properties-common curl
curl -fsSL https://apt.releases.hashicorp.com/gpg | sudo gpg --dearmor -o /usr/share/keyrings/hashicorp-archive-keyring.gpg
echo "deb [signed-by=/usr/share/keyrings/hashicorp-archive-keyring.gpg] https://apt.releases.hashicorp.com $(lsb_release -cs) main" | sudo tee /etc/apt/sources.list.d/hashicorp.list
sudo apt update && sudo apt install terraform

Pour RHEL family: Centos, Oracle Linux, Alma Linux, Rocky Linux

sudo yum install -y yum-utils
sudo yum-config-manager --add-repo https://rpm.releases.hashicorp.com/RHEL/hashicorp.repo
sudo yum -y install terraform

Pour MacOs

Pour macOS, vous pouvez utiliser le gestionnaire de paquets Homebrew pour installer Terraform. Assurez-vous que vous avez Homebrew installé. Si ce n'est pas le cas, installez-le depuis https://brew.sh.

Dans une fenêtre Terminal :

brew install terraform

Pour Windows

Sur Windows, vous pouvez utiliser le gestionnaire de paquets Chocolatey pour installer Terraform. Assurez-vous que vous avez Chocolatey installé. Si ce n'est pas le cas, installez-le depuis https://chocolatey.org.

Ouvrez une invite de commandes ou PowerShell en tant qu'administrateur.

choco install terraform

Après avoir suivi ces étapes d'installation, vous pouvez vérifier que Terraform est correctement installé en exécutant la commande terraform version. Elle affichera la version de Terraform installée sur votre système.

La CLI terraform

La CLI de Terraform possède les commandes suivantes :

  • init : La commande init va initialiser le répertoire de travail et vérifier que les plugins utilisés sont correctement installés.
  • plan : La commande plan permet de créer un plan d'exécution. Terraform va indiquer quelles actions il doit effectuer pour arriver au résultat décrit dans le fichier de configuration.
  • apply : L'infrastructure voulue est mise en place.
  • console : Cette commande permet de faire du débogage, avant de créer un plan ou de l'appliquer.
  • destroy : L'infrastructure est détruite

Le registre Terraform ou registry

Comme la plupart des langages de programmation Terraform encourage la réutilisation du code via des artefacts réutilisables. Pour les utilisateurs de Terraform, la registry Terraform permet la distribution des modules Terraform, qui sont en fait des configurations réutilisables et de se fournir en providers. Comme avec docker, vous pouvez créer une registry locale pour y stocker votre propre code.

Structure d'un projet Terraform

Pour un projet très simple, vous pouvez regrouper tout dans un seul fichier main.tf. Cependant, je vous conseille d'adopter une structure pour vous y retrouver facilement dans tous vos projets, voici la structure que j'ai adoptée :

.
├── README.md
├── main.tf
├── variables.tf
├── outputs.tf
├── resources.tf
├── provider.tf
├── terraform.tfvars
├── modules/
│   ├── module1/
│   │   ├── README.md
│   │   ├── variables.tf
│   │   ├── main.tf
│   │   ├── outputs.tf
  • Le fichier main.tf qui est le fichier principal d'un projet terraform
  • Le fichier provider.tf pour y définir les fournisseurs
  • Le fichier variables.tf pour les variables principales
  • Le fichier terraform.tfvars pour les variables secrètes qui ne sera pas stocké dans votre repository git
  • Le fichier de variables *.auto.tfvars variables qui sont lues automatiquement
  • Le fichier outputs.tf pour y définir tout ce qui sera affiché
  • Les fichiers resources.tf pour un petit projet un simple fichier resources.tf suffira pour de plus prend vous pouvez en créer plusieurs avec des noms explicites.
  • Les modules
  • Le fichier .gitignore dont voici le contenu :
# Local .terraform directories
**/.terraform/*

# .tfstate files
*.tfstate
*.tfstate.*

# Crash log files
crash.log

# Exclude all .tfvars files, which are likely to contain sentitive data, such as
# password, private keys, and other secrets. These should not be part of version
# control as they are data points which are potentially sensitive and subject
# to change depending on the environment.
#
*.tfvars

# Ignore override files as they are usually used to override resources locally and so
# are not checked in
override.tf
override.tf.json
*_override.tf
*_override.tf.json

# Include override files you do wish to add to version control using negated pattern
#
# !example_override.tf

# Include tfplan files to ignore the plan output of command: terraform plan -out=tfplan
# example: *tfplan*

# Ignore CLI configuration files
.terraformrc
terraform.rc

L'ordre des blocs et des fichiers dans lesquels ils sont organisés ne sont généralement pas significatifs ; En effet Terraform utilise les relations implicites et explicites entre les ressources pour déterminer dans quel ordre les opérations vont s'exécuter.

La suite

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