Ecriture, Exécution et Debug de playbook Ansible
Mise à jour :
Dans le guide précédent sur la découverte d’Ansible, nous avons exploré les bases de cet outil puissant d’automatisation, en expliquant comment il permet de gérer la configuration des serveurs de manière simple et efficace. Nous avons également abordé la configuration initiale d’Ansible, son installation et les concepts clés tels que les inventaires, les modules et les playbooks.
Dans ce guide, nous allons passer en revue chaque élément essentiel à la maîtrise d’Ansible. Après avoir exploré les bases dans notre guide précédent, nous allons ici entrer plus en profondeur dans la structure d’un projet complet. Voici un aperçu des chapitres que nous allons aborder :
- Structure d’un projet Ansible Nous commencerons par une étude détaillée de l’architecture typique d’un projet Ansible, incluant la configuration, les inventaires, les variables de groupes et d’hôtes, les rôles et les playbooks. Vous comprendrez comment organiser efficacement vos fichiers pour une meilleure lisibilité et maintenabilité.
- Syntaxe complète des playbooks Dans ce chapitre, nous approfondirons la syntaxe des playbooks Ansible, en expliquant comment structurer des tâches, utiliser les boucles, conditionner l’exécution de tâches, gérer les dépendances et les rôles. Nous fournirons également des exemples concrets de playbooks utilisés dans des scénarios réels.
- Gestion des variables Nous vous montrerons comment utiliser les variables dans Ansible, avec un focus sur les facts Ansible.
- Gestion des erreurs et commandes de débogage Même avec la meilleure des configurations, des erreurs peuvent survenir. Dans ce chapitre, nous apprendrons à gérer les erreurs dans Ansible, à utiliser des options de débogage avancées et à exploiter les outils intégrés pour identifier et résoudre les problèmes efficacement.
À la fin de ce guide, vous serez non seulement capable de créer et gérer des projets Ansible complexes, mais aussi d’optimiser votre flux de travail grâce aux commandes de débogage, à la gestion fine des variables et à la création de rôles modulaires et robustes.
Structure d’un projet Ansible
Avant de démarrer l’écriture de playbooks, il faut dans un premier temps créer un certain nombre de fichiers et de repertoires pour organiser votre projet d’automatisation. Voici un exemple de structure :
Répertoireprojet_ansible
Répertoireinventory
- hosts
Répertoiregroup_vars
- all.yml
- webservers.yml
Répertoirehost_vars
- server1.yml
- server2.yml
Répertoirefiles
- sample_file.txt
Répertoiretemplates
- service.j2
- ansible.cfg
- install_apache.yml
- configure_apache.yml
Description des fichiers et répertoires :
- ansible.cfg : Fichier de configuration d’Ansible. Il permet de personnaliser le comportement d’Ansible, comme le chemin vers l’inventaire, les privilèges de sudo, etc. C’est ici que vous pouvez définir des options globales pour Ansible. Il est optionnel.
- inventory/ : Répertoire contenant les fichiers
d’inventaire.
Un inventaire spécifie les groupes d’hôtes et les serveurs sur lesquels
Ansible doit agir.
- hosts : Fichier d’inventaire principal où sont définis les hôtes et
leurs groupes. Par exemple, vous y déclarez vos groupes d’hôtes comme
webservers
,dbservers
et les serveurs qui leur sont associés.
- hosts : Fichier d’inventaire principal où sont définis les hôtes et
leurs groupes. Par exemple, vous y déclarez vos groupes d’hôtes comme
- group_vars/ : Ce répertoire contient des fichiers YAML définissant des
variables pour des groupes d’hôtes. Chaque fichier porte le nom d’un groupe,
ou peut s’appeler
all.yml
pour des variables globales.- all.yml : Variables globales appliquées à tous les hôtes.
- webservers.yml : Variables spécifiques au groupe
webservers
.
- host_vars/ : Ce répertoire contient des fichiers YAML définissant des
variables spécifiques à un hôte individuel.
- server1.yml : Variables pour l’hôte
server1
. - server2.yml : Variables pour l’hôte
server2
.
- server1.yml : Variables pour l’hôte
- files/ : Répertoire contenant des fichiers à copier directement sur vos
hôtes.
- sample_file.txt : Un fichier exemple qui pourrait être utilisé pour des copies directes, comme un fichier de configuration ou des binaires statiques.
- templates/ : Le dossier des templates Jinja
- service.j2 : Un template Jinja de services utilisant des variables et conditions.
- install_apache.yml : Playbook pour installer Apache.
- configure_apache.yml : Playbook pour configurer Apache, en utilisant un template par exemple.
Cette structure vous permet de bien organiser vos projets Ansible, en séparant les rôles, les variables et les tâches spécifiques aux serveurs ou groupes de serveurs. Cela rend votre infrastructure plus maintenable et évolutive.
Ecriture d’un playbook Ansible
Un playbook Ansible est un fichier écrit en YAML qui permet de décrire un ensemble de tâches à exécuter sur un ou plusieurs hôtes. L’intérêt principal d’un playbook est d’automatiser des tâches répétitives, qu’il s’agisse de configurer des serveurs, de déployer des applications ou de gérer des infrastructures. Dans ce chapitre, je vais détailler les éléments essentiels d’un playbook et montrer comment le structurer.
Un playbook est constitué de plusieurs parties principales :
- Les hôtes (
hosts
) : Ce sont les machines sur lesquelles les tâches vont s’exécuter. - Les tâches (
tasks
) : Ce sont les actions spécifiques à effectuer sur ces hôtes qui font appel aux modules.
Voici un exemple basique de playbook Ansible :
Décomposons cet exemple.
La première ligne du playbook spécifie sur quels hôtes le playbook doit
s’exécuter. Cela peut être un ou plusieurs serveurs, regroupés sous un
inventaire ou un groupe de serveurs (comme ici, le groupe webservers
).
Ansible se base sur cet inventaire pour savoir quelles machines doivent
recevoir les actions définies dans le playbook.
Dans cet exemple, webservers
fait référence à un groupe d’hôtes défini dans
votre fichier d’inventaire, où les adresses IP ou les noms des serveurs sont
spécifiés. Voici un exemple simple de fichier d’inventaire (hosts
).
Les tasks sont les étapes spécifiques à exécuter sur les hôtes définis.
Chaque tâche comporte un nom (name
), qui sert de description humaine, et
un module Ansible, qui exécute l’action. Dans cet exemple, le module utilisé
est apt
, qui est responsable de la gestion des paquets sur les systèmes basés
sur Debian (comme Ubuntu).
Les modules sont au cœur des tâches dans un playbook. Ils permettent d’exécuter une grande variété d’actions, telles que :
- Installer ou supprimer des
paquets
(comme dans l’exemple avec le module
apt
). - Gérer des
services
(
service
). - Gérer des fichiers ou des
répertoires
(
file
). - Exécuter des
commandes
(
command
,shell
) en dernier recours quand les modules n’existent pas.
Exécution du playbook
Pour exécuter un playbook, il suffit d’utiliser la commande ansible-playbook
l’inventaire à utiliser uivie du nom du fichier YAML contenant le playbook.
Par exemple :
Dans cet exemple, -i hosts
spécifie le fichier d’inventaire, et
install_apache.yml
est le playbook à exécuter.
Utilisation des variables Ansible
Les facts d’Ansible
Les « gather facts », sont des variables qu’Ansible recueille sur les machines
cibles : le système d’exploitation, les adresses IP, la mémoire, le disque, etc.
Ensuite, il stocke ces informations dans des variables qu’on nomme facts. Le
moyen le plus simple est de lancer le module setup sur localhost : ansible -m setup -i localhost, -c local localhost
.
Ces variables prédéfinies peuvent ensuite être utilisées dans les playbook ansible. Pour cela, il suffit de les mettre entre doubles accolades :
Ce qui donne :
Dans le cas où vous n’utilisez pas ces facts
vous pouvez désactiver sa
collecte en ajoutant dans l’entête de votre playbook Ansible [gather_facts:
no]. Cela va accélérer l’exécution de votre playbook ansible.
Vos propres variables
Le plus simple pour ajouter une variable à votre playbook ansible est de
définir une section vars. Ensuite, vous pouvez les récupérer comme pour les
facts
avec des doubles accolades.
Il est possible de définir des variables Ansible dans un fichier séparé en ajoutant la
section vars_files
.
Création de variables pour les groupes et les hôtes des inventaires Ansible
Les variables dans Ansible sont utilisées pour rendre les playbooks plus dynamiques, flexibles et réutilisables. Elles permettent de personnaliser l’exécution des tâches selon le contexte, que ce soit au niveau d’un groupe d’hôtes (groupes) ou pour un hôte spécifique (hosts). Dans cette section, je vais expliquer comment déclarer et utiliser des variables pour des groupes et des hôtes dans Ansible.
Structure des fichiers de variables
Ansible permet de définir des variables dans plusieurs emplacements, en fonction de leur portée (globale, groupe d’hôtes, ou hôte spécifique). Voici les principaux endroits où les variables peuvent être définies :
- Variables globales : définies dans le playbook ou un fichier dédié.
- Variables par groupe d’hôtes : appliquées à tous les serveurs appartenant à un groupe d’hôtes.
- Variables spécifiques à un hôte : propres à un seul hôte.
Emplacement des fichiers de variables
Les fichiers de variables spécifiques aux groupes et aux hôtes sont généralement
placés dans des répertoires spécifiques sous le répertoire group_vars
ou
host_vars
dans votre projet Ansible.
- Les variables de groupe sont placées dans le répertoire
group_vars
. - Les variables d’hôte sont placées dans le répertoire
host_vars
.
Variables pour un groupe d’hôtes
Les groupes d’hôtes sont des collections de machines définies dans le
fichier d’inventaire. Pour associer des variables à un groupe, vous pouvez créer
un fichier YAML portant le nom du groupe dans le répertoire group_vars
. Par
exemple, si vous avez un groupe nommé webservers
, vous pouvez créer un fichier
group_vars/webservers.yml
pour définir des variables qui s’appliquent à tous
les serveurs de ce groupe.
Voici un exemple de fichier group_vars/webservers.yml
:
Dans ce fichier, deux variables sont définies :
apache_port
: le port sur lequel Apache écoutera.document_root
: le répertoire où seront stockés les fichiers du site Web.
Ces variables seront disponibles pour tous les hôtes appartenant au groupe
webservers
.
Variables pour un hôte spécifique
Si vous avez besoin de définir des variables spécifiques à un seul serveur, vous
pouvez créer un fichier dans le répertoire host_vars
. Le fichier doit avoir
pour nom l’hôte en question, tel qu’il est défini dans votre fichier
d’inventaire. Par exemple, pour un hôte nommé server1
, vous pouvez créer un
fichier host_vars/server1.yml
.
Voici un exemple de fichier host_vars/server1.yml
:
Dans cet exemple, les variables apache_port
et document_root
sont définies
uniquement pour server1
. Ces variables peuvent écraser celles définies au
niveau du groupe si l’hôte appartient également à un groupe (par exemple,
webservers
).
Utilisation des variables dans un playbook
Une fois les variables définies, elles peuvent être utilisées directement dans
les tâches de votre playbook en utilisant la syntaxe jinja : {{ variable_name }}
.
Par exemple, voici un playbook qui utilise les variables définies pour
installer et configurer Apache sur les serveurs du groupe webservers
:
Dans ce playbook :
- La tâche
lineinfile
utilise la variableapache_port
pour configurer le port sur lequel Apache écoutera. - La tâche
copy
définit le répertoire racine du serveur Web en utilisant la variabledocument_root
. - La dernière tâche redémarre Apache pour appliquer les changements.
Sauvegarde du résultat d’une tache Ansible dans une variable
Pour enregistrer une variable, il suffit d’ajouter à votre tâche le mot-clé
register
. Le résultat sera ensuite utilisé comme un dictionnaire :
Définition d’une variable dans une tâche
Le module set_fact
dans Ansible permet de définir des variables dynamiques et
des faits directement au sein d’un playbook, pour une utilisation immédiate dans
les tâches suivantes du même playbook. Contrairement aux variables définies dans
des fichiers de variables ou d’inventaire, les facts créés avec set_fact
sont
disponibles immédiatement après leur définition et persistent uniquement durant
l’exécution du playbook.
Le module est utile lorsque vous devez calculer ou ajuster des valeurs en fonction des résultats d’autres tâches ou des faits récupérés dynamiquement. Ces variables peuvent ensuite être utilisées dans d’autres parties du playbook, ce qui facilite la gestion de la logique conditionnelle, les boucles, ou l’ajustement des paramètres en fonction des conditions rencontrées lors de l’exécution.
Points importants :
- Persistant pendant le playbook : Les variables définies via
set_fact
sont disponibles pour toutes les tâches subséquentes, jusqu’à la fin du playbook. - Conservation entre les hôtes : Les variables définies sont spécifiques à chaque hôte, ce qui signifie qu’elles ne se propagent pas automatiquement à d’autres hôtes dans une exécution parallèle.
- Utilisation de jinja :
set_fact
supporte les filtres Jinja, ce qui permet d’effectuer des opérations avancées (concaténation de chaînes, calculs, etc.) lors de la définition des variables.
Les Lookup en Ansible
Un lookup en Ansible permet de récupérer des informations provenant de sources externes, comme des fichiers, des variables d’environnement ou des résultats de commandes, au moment de l’exécution du playbook. Cela permet d’ajouter de la flexibilité aux playbooks, en s’appuyant sur des données dynamiques plutôt que des valeurs statiques.
Pourquoi utiliser un lookup ?
Les lookups sont particulièrement utiles lorsque vos données doivent provenir de sources externes ou être récupérées dynamiquement en fonction du contexte d’exécution. Par exemple, vous pouvez lire des configurations à partir de fichiers ou de variables d’environnement sans avoir à les coder directement dans le playbook.
Exemple :
Dans cet exemple, le lookup lit le fichier /etc/app/config.txt
et stocke
son contenu dans la variable config_data
, qui est ensuite utilisée dans une
tâche Ansible. Cela permet de centraliser la gestion des données externes tout
en maintenant un playbook flexible.
Pour une explication plus complète sur l’utilisation des lookups et les différentes options disponibles, vous pouvez consulter le guide détaillé sur l’utilisation des lookups dans Ansible.
Utilisation des boucles Ansible
Dans certains cas, nous avons besoin de réaliser une tâche sur plusieurs cibles, par exemple installer plusieurs paquets et tout cela en une seule opération. Ansible intègre les boucles de différentes manières :
Les boucles standards : with_items
ou loop
Le premier type de boucle permet de répéter une action sur une liste de valeurs, par exemple une liste de packages :
Les boucles imbriquées : with_nested
Cet exemple permettra de comprendre le fonctionnement de ce type de boucle :
Ici Ansible va boucler sur chaque utilisateur et remplira leur fichier
authorized_keys
avec les 3 clés définies dans la liste.
Les boucles sur dictionnaire: with_dict
Les boucles sur dictionnaires : En terminologie Python, un dictionnaire est un ensemble défini de variables possédant plusieurs valeurs :
Do until
Do until
peut être utilisé pour attendre qu’une condition soit vraie où
qu’elle ait atteint le nombre maxi d’itérations pour sortir de la boucle.
Le playbook exemple ci-dessus exécute le module shell de manière répétée jusqu’à
ce que le résultat du module retourne “OK” dans sa sortie standard ou que la
tâche ait été itérée 5 fois avec un délai de 10 secondes. La variable result
aura également une nouvelle clé attemps
qui aura le nombre des tentatives
effectuées par la boucle.
Et bien d’autres
Il existe toute une série de type de boucle répondant à des besoins spécifiques. Si vous avez des choses complexes à construire n’hésitez pas à jeter un œil à cette section de la documentation Ansible ↗.
Utilisations des conditions d’Ansible: when
Parfois, vous voudrez qu’une tache particulière ne s’exécute ou pas dans certaines conditions. Par exemple ne pas installer un certain paquet si le système d’exploitation correspond à une version particulière, ou encore de procéder à certaines étapes de nettoyage si un système de fichiers est saturé.
La syntaxe des conditions (and or, in, not in, is … ) reprend celle de Jinja qui nous servira à créer par la suite des modèles.
Il est possible de mettre des conditions en fonction de l’exécution ou de
l’échec ou du bypass d’une tache précédente. Pour ignorer une erreur d’une
tache, il suffit d’ajouter la clé ignore_errors
à true
(Ne pas utiliser dans
tous les cas).
On peut regrouper des actions utilisant les mêmes conditions en recourant à des blocks Ansible.
Utilisations de Jinja
Jinja est à la base un module
python
écrit pour Django
permettant de produire rapidement du texte
dynamique. L’idée principale est de fournir à un module, un modèle et une liste
de valeurs pour qu’il construise dynamiquement un résultat. Jinja
fournit des
possibilités plus avancées, comme appliquer des
filtres sur une variable, appliquer des
boucles sur des listes et bien d’autre encore. Et cela va nous servir dans les
playbook Ansible.
Les filtres Ansible
Les filtres dans Ansible sont utilisés pour transformer des données. Sa
syntaxe est "{{ var | filter }}"
.
D’autres sont là pour contraindre leur existence, pour assigner une valeur par défaut ou encore leur omission :
Il existe toute une série de filtres, des filtres mathématiques, pour des opérations sur des listes, les dictionnaires, les adresses mac ou ip, des [expressions régulières](/docs/developper/expressions-regulieres/, … Leur documentation se trouve dans ses trois billets : 1, 2 et 3
Si vous ne trouvez pas votre bonheur, vous pouvez développer vos propres filtres.
Utilisation de tests
Les tests en Jinja
permettent d’évaluer les expressions de modèle et de renvoyer
True
ou False
. La principale différence entre les tests et les filtres réside
dans le fait que les tests Jinja
sont utilisés à des fins de comparaison, alors
que les filtres sont utilisés pour la manipulation de données.
Ils sont tous écrits de la forme valeur is type_de_test (paramètres)
.
Tests sur les strings
Ansible propose trois types de recherche sur les strings : is match
, is search
et is regex
match
retourne vrai s’il trouve le motif au début de la chaîne, contrairement àsearch
qui lui réussit s’il trouve le motif n’importe où dans la chaîne. Ces tests acceptent des argumentsignorecase
etmultiline
.
Les tests sur les booléens
Les tests truthy
et falsy
acceptent un paramètre facultatif appelé
convert_bool
qui tentera de convertir les indicateurs en booléens.
Comparer des versions
Pour comparer un numéro de version, il existe un test version
, On peut ainsi
vérifier que la version trouvée ansible_facts['distribution_version']
version est
supérieure ou égale à celle attendue.
Ce test accepte trois paramètres :
- operator l’opérateur de comparaison parmi :
<, lt, <=, le, >, gt, >=, ge, ==, =, eq, !=, <>, ne
. - version_type défini le type de versioning et accepte les valeurs
suivantes:
loose
,strict
,semver
,semantic
. - strict ne peut être utilisé avec version_type.
Tester si une liste contient une valeur
contains
permet de vérifier l’existence d’une valeur dans une liste. Il
accepte les filtres select
, reject
, selectattr
et rejectattr
.
Tests sur les ensembles
Pour voir si une liste inclut ou est incluse dans une autre liste, vous pouvez
utiliser subset
et superset
:
Tests sur les fichiers
Ces tests permettent de tester le type de fichiers ou son état :
Tests sur les résultats de taches
On peut contrôler le statut d’une tache parmi : failed
, changed
, succeeded
et skipped
.
Utilisation des handlers Ansible
Les handlers
d’Ansible permettent de déclencher des événements après
qu’une tâche soit passé au status changed
. En outre, bien que plusieurs tâches
puissent nécessiter une même action, l’action en question ne sera lancée
qu’après l’exécution de toutes les tâches.
Pour cela, il suffit d’ajouter un notify
à votre tâche Ansible avec le nom
du handler
et de définir le bloc handlers
avec le même nom à la fin du
fichier.
Si vous souhaitez forcer le déclenchement d’un handler
après une tache ajouter
la ligne suivante :
Élévation de privilèges
Avant tout, il faut bien se rappeler qu’Ansible utilise principalement le
protocole ssh
pour se connecter à vos machines hôtes. La bonne pratique est de
créer sur les machines hôtes un user ansible ne possédant pas les droits root
,
mais de lui donner les droits sudo
.
Dans ce cas, il faudra peut-être demander à Ansible de faire ce qu’on appelle de l’élévation de privilèges.
Pour cela, il est possible d’utiliser les paramètres Ansible.
become
: mis à true
pour activer l’élévation de privilèges
become_user
: défini l’utilisateur souhaité par défaut, il s’agit de root
become_method
: la méthode d’élévation de privilège. Par défaut sudo
, mais on
peut aussi utiliser su
ou doas
. On peut aussi développer ses propres plugins
de connexion.
Exemples
Démarrer le service apache avec sudo
Utiliser le compte apache
Il est possible de définir ces paramètres directement dans les variables de groupes. Vous pouvez aussi les définir au niveau le plus haut de votre playbook ou dans la commande de lancement de votre playbook (j’aime moins) :
ou dans la ligne de commande :
Plus d’infos sur become ↗
Debug des playbooks Ansible
Vous avez plusieurs outils à votre disposition pour débuger vos playbooks.
Utilisons ce playbook comme exemple qui ne fonctionne pas bien sur :
Le mode verbose
Un premier moyen de voir ce qui se passe lorsqu’on lance un playbook ansible,
avec d’activer le mode verbose -v
. Chaque v
supplémentaire permet à
d’augmenter la verbosité de la sortie.
Avec ce niveau, vous obtenez déja bcp d’informations.
Check_mode
Le second moyen est de lancer votre playbook ansible en mode check
. En
fait, dans ce mode :
- Les modules qui effectuent une action de modification, d’ajout ou de suppression vont uniquement vérifier que la source et la destination sont présentes, l’action ne sera pas effectuée.
- Les modules qui effectuent peut-être des actions de modifications, mais sans
possibilité de contrôle, comme modules
command
etshell
, seront ignorés. - Ceux qui ne font que rendre une information comme les modules
find
etstat
seront tout de même exécutés.
Pour contrôler, vous pouvez activer le mode diff
et vous ne verrez aucune
modification (sauf pour les tasks utilisant shell
ou command
):
Si vous voulez désactiver le mode check sur une tache, il suffit de rajouter ceci à votre task :
Si certaines de vos taches retourne des erreurs, vous pouvez ajouter ceci à ces tasks pour poursuivre le playbook:
Le mode debugger
Vous pouvez activer le mode débogage pour chaque exécution de vos playbooks en
mettant la variable enable_task_debugger
à True
dans le fichier ansible.cfg
:
Un autre moyen est de le rajouter dans votre playbook :
Lorsqu’on lance ce playbook ansible, qui plante, car le package n’existe pas, on voit apparaître cette ligne :
A partir de là, nous pouvons utiliser les commandes suivantes pour debugger :
- p : affiche des informations utilisées pendant l’exécution par votre tâche module
- task.args[key] = value: met à jour l’argument du module.
- task_vars[key] = value: met à jour les variables de votre playbook.
- u(pdate_task): si vous modifiez les task_vars alors utilisez cette commande pour recréer la tâche à partir de votre nouvelle structure de données.
- r(edo): exécutez à nouveau la tâche.
- c(ontinue): passe à la tâche suivante.
- q(uit): quitte le débogueur. L’exécution du playbook est abandonnée.
Ici modifions le user le nom du package avant de relancer :
Si vous avez plusieurs hosts, il faudra le répéter autant de fois.
Relancer depuis une étape particulière
Parfois si vous voulez relancer un playbook à partir d’une étape particulière et
non depuis le début, il suffit d’utiliser l’option --start-at-task
.
Jouer un playbook de manière interactive
Avec cette option, Ansible s’arrête à chaque tâche et demande s’il doit
l’exécuter ou pas. Par exemple, si vous avez une tâche appelée configure ssh
,
l’exécution du playbook s’arrêtera et demandera :
c
permet de quitter le mode interactif !
L’utilitaire ansible-console
Je l’ai documenté dans ce billet. Cet outil permet de lancer les modules ansible de manière interactifs.
Changer la sortie d’Ansible
Si comme moi, vous trouvez que la sortie standard de la commande
ansible-playbook
pas très pratique, vous pouvez en changer.
On va prendre cet exemple pour montrer les différences.
donne :
Sortie au format YAML
Il suffit dans le fichier ansible.cfg
Sortie au format JSON
D’autres formats de sortie
La liste complète de la communauté des stdout_callback Ansible ↗
D’autres qu’il faut placer dans le répertoire plugins/callback :
Conclusion
En conclusion, la rédaction de playbooks Ansible est un exercice essentiel pour automatiser et orchestrer efficacement la gestion de l’infrastructure. À travers ce guide, nous avons exploré en profondeur les différentes facettes de la syntaxe des playbooks, leur structure et leur organisation. En maîtrisant la logique des tâches, l’utilisation des variables, … vous pouvez transformer des processus manuels complexes en workflows automatiques et reproductibles.
Un playbook bien conçu doit être clair, modulable et maintenable, ce qui facilitera sa réutilisation et son évolution au fil du temps. En suivant les meilleures pratiques que nous avons décrites, vous serez capable d’écrire des playbooks robustes qui répondront aux besoins spécifiques de votre environnement, tout en anticipant les futures extensions de votre infrastructure.
Que vous soyez en phase de déploiement initial ou en gestion continue d’une infrastructure en production, Ansible vous offre une flexibilité et une puissance remarquables pour gérer vos systèmes avec précision et efficacité. La clé du succès réside dans une bonne planification, une organisation rigoureuse et une utilisation judicieuse des ressources offertes par Ansible, notamment à travers les playbooks.
Plus loin
Je vous propose quelques exemples de projets montrant comment développer des playbooks :